PROJECT

MONOCULTURE

Une histoire récente

29.05–13.09.2020


Le projet MONOCULTURE soulèvera quelques questions essentielles, incluant : Qu’entendons-nous par monoculture ? Quelle est l’impulsion des mouvements « identitaires » ou des défenseurs d’une monoculture nationaliste qui n’envisagent pas ou ne souhaitent pas de société pluraliste, et ce, non seulement dans le contexte européen, mais global ? Pouvons-nous repérer des aspirations positives, voire émancipatrices, dans la monoculture ? Que trouve-t-on en marge de la monoculture et que ne tolère-t-elle pas ? Quelle pourrait être la position des arts dans un contexte d’idéologie monoculturelle ? Inversement, à quoi ressembleraient les arts sous une idéologie monoculturelle portée à ses conclusions logiques ? En observant la partie récente et pertinente jusqu’à ce jour, le projet tentera d’aborder ces questions complexes, au-delà des tendances et des préjugés de la « pensée de groupe » libérale, comme une façon de considérer des notions culturelles de manière différente que des conceptions établies telles que la politique identitaire ou le relativisme post-moderne.

MONOCULTURE formulera des constellations exploratoires d’arts, d’idées et de propagandes. Parmi divers exemples de culture officielle mise en place par des États-nations, l’une des manifestations historiques les plus frappantes de monoculture idéologique dans le domaine culturel demeure l’exposition tristement célèbre Entartete Kunst organisée dans l’Allemagne nazie en 1937. Au lieu de l’avant-garde moderniste, réprimée et considérée comme une aberration, le nazisme a cherché une conception de la culture ethnocentrique, résolument univoque, sans ambiguïté, inspirée par une civilisation gréco-romaine. Pourtant, des conceptions monoculturelles peuvent aussi se former à travers des impératifs émancipateurs. D’aucuns soutiennent qu’un mouvement postcolonial comme celui de la négritude au Sénégal, par exemple, peut également être considéré comme une sorte de homogénéité culturelle. Ce sera l’une des nombreuses études de cas permettant d’explorer les différentes trajectoires et intersections de la monoculture, en particulier leur articulation dans l’art et l’idéologie, du début du XXe siècle à nos jours.

L’exposition MONOCULTURE – Une histoire récente part du principe que toute acception du concept de « multiculture » nécessiterait une recherche sur celui de « monoculture ». L’acception sociale de la « monoculture » peut être définie comme l’expression homogène de la culture d’un groupe social ou ethnique spécifique. Le projet vise à aborder la notion de monoculture avec un esprit ouvert et aura donc pour objectif d’effectuer une analyse plutôt que de développer une antithèse de la monoculture, et ce, à partir de perspectives non seulement historique, sociale, culturelle et idéologique, mais également philosophique, linguistique et agricole. MONOCULTURE proposera une cartographie expérimentale permettant une analyse comparative de différentes manifestations de monoculture, ainsi que leur reflet sur l’art et la propagande, en vue de tirer des conclusions susceptibles d’être pertinentes pour la société et la culture au sens large.


MONOCULTURE – Une histoire récente s’inscrit dans la cadre du projet ‘Our Many Europes’ de la confédération de musées ‘L’Internationale’.

Commissaire de l’exposition : Nav Haq, directeur associé, M HKA

La conférence Considering Monoculture a été organisée par deBuren, le M HKA et Van Abbemuseum, et a eu lieu à deBuren, Bruxelles, le 27 et 28 février.

Deux publications accompagnent l’exposition : MONOCULTURE – Une histoire récente, catalogue de l’exposition publiée par le M HKA, et The Aesthetics of Ambiguity – Understanding and Addressing Monoculture, co-editée par Pascal Gielen et Nav Haq, publiée par Valiz dans la série Antennae – Arts in Society.


À propos de la confédération de musées ‘L’Internationale’ 

L’Internationale est une confédération de sept institutions d’art moderne et contemporain. L’Internationale propose un espace pour l’art au sein d’un internationalisme non hiérarchique et décentralisé, basé sur les valeurs de la différence et de l’échange horizontal entre une constellation d’agents culturels, à l’enracinement local mais reliés au niveau global. L’Internationale réunit sept grandes institutions artistiques européennes : Moderna galerija (MG+MSUM, Ljubljana, Slovénie) ; Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía (MNCARS, Madrid, Espagne) ; Museu d’Art Contemporani de Barcelona (MACBA, Barcelone, Espagne) ; Muzeum Sztuki Nowoczesnej w Warszawie, (MSN, Varsovie, Pologne) ; Museum van Hedendaagse Kunst Antwerpen (M HKA, Anvers, Belgique) ; SALT (Istanbul et Ankara, Turquie) et Van Abbemuseum (VAM, Eindhoven, Pays-Bas), et les institutions partenaires HDK-Valand Academy (Göteborg, Suède) et le National College of Art and Design (NCAD, Dublin, Irlande).

À propos d’Our Many Europes

‘Our Many Europes’ est un programme quadriennal (2018-2022) qui se compose d’expositions, de programmes publics, d’échanges culturels et patrimoniaux et d’expérimentation institutionnelle à travers la confédération L’Internationale. Le programme prend pour point de départ les années 90, la période qui a vu naître notre Europe actuelle. Il vise à réfléchir de manière spéculative sur le rôle de la culture comme force motrice pour mettre en lumière qui et comment nous nous rapportons au monde.


Artistes participants : Hannah Höch, Lovis Corinth, Karl Hofer, George Grosz, Carol Rama, Werner Peiner, Belgian Institute for World Affairs, Joseph Beuys, Felix Gonzalez-Torres, Åsa Sonjasdotter, Andy Warhol, Nicole, Hüseyin Bahri Alptekin, Haseeb Ahmed, Sven Augustijnen, Candida Höfer, Papa Ibra Tall, Maryam Najd, David Blandy, Oxana Shachko, Matti Braun, Jos de Gruyter & Harald Thys, Luc Deleu, Jimmie Durham, Catherine Opie, Charlotte Posenenske, Public Movement, Philip Guston, Mladen Stilinović, N. S. Harsha, Lynette Yiadom-Boakye, Rasheed Araeen, Ibrahim Mahama, Kerry James Marshall, Vincent Meessen, Renzo Martens/CATPC, Danny Matthys, Jonas Staal, Sille Storihle, Makhmut Usmanovich Usmanov, Nicoline van Harskamp, Dimitri Venkov, et des artefacts de plusieurs archives culturelles: the Arthur Langerman Archives for Research into Visual Anti-Semitism (ALAVA), and the cultural archives of Flanders: AMSAB – Institute for Social History; Liberas; KADOC Documentation and Research Centre on Religion, Culture and Society; and ADVN – Archive and Research Centre for Flemish Nationalism.