MONOCULTURE: CASE STUDIES
Maryam Najd travaille généralement en série, et sa nouvelle série intitulée The Aesthetics of Sin s'inscrit dans la longue tradition du nu humain. Ce sont des images d'individus en bonne santé et en bonne condition physique, respectueuses de la forme humaine, typiques de l'apprentissage formel occidental. Elles se basent cependant principalement sur des images appropriées trouvées sur Internet, plutôt que sur l'observation d'un modèle en chair et en os. Dans de nombreuses autres régions et traditions à travers le monde, incluant diverses cultures islamiques, le nu est inhibé en raison de codes de modestie. En fait, les représentations de tous les êtres sensibles pourraient être inhibées par les lois de l'aniconisme, en faveur du texte calligraphique et de la géométrie. Il s'ensuit donc que la formation artistique dans un tel contexte peut faire suite à l'interdiction de la fabrication d'images avec le nu comme sujet, et souvent réglementée par des forces étatiques ou religieuses. Artiste ayant suivi un apprentissage formatif à l'Université des Beaux-Arts (Alzahra) de Téhéran avant que les circonstances ne justifient un déménagement à Anvers, Najd est entrée dans une nouvelle société et sur une nouvelle scène artistique avec ses propres modes et traditions de création d'images. L'artiste a utilisé cette série comme un moyen d'entreprendre un exercice personnel en créant le genre d'images qui existaient en dehors des paramètres de ses expériences formatrices. Elles pourraient sembler poser une question subjective sur ce à quoi ressemble le « péché ». Les peintures placent les individus représentés sur un fond sombre et leurs corps dans une faible luminosité. Ce ne sont pas des corps érotisés en eux-mêmes, mais encore peut-être susceptibles d'un regard sexualisé. Il y a une tension qui maintient ces images, entre sensualité et retenue. Avec ces peintures, les tolérances personnelles et politiques sont portées vers une zone d'ombre morale.