MONOCULTURE: CASE STUDIES

scan: (c) M HKA, Published by C. G. Naumann
Friedrich Nietzsche, Jenseits von Gut und Böse. Zur Genealogie der Moral, 1896
Livre , 3,2 x 16 x 23,3 cm

Friedrich Nietzsche, Jenseits von Gut und Böse. Zur Genealogie der Moral (Beyond Good and Evil: Prelude to a Philosophy of the Future), 1896
Published by C. G. Naumann
Collection M HKA, Antwerp 


Friedrich Nietzsche (1844-1900) est l’une des figures les plus ambigües et les plus influentes de la pensée moderne. Beaucoup de gens font appel à ce philosophe, mais souvent de manières très différentes et ambivalentes. Sa pensée a été très tôt associée au nazisme, idéologie promue par sa sœur Elisabeth Förster-Nietzsche, laquelle a édité à titre posthume ses œuvres inédites en les faisant coïncider avec ses propres idées nationalistes, tout en passant sous silence l’opposition de Nietzche au nationalisme et à l’antisémitisme. Sa première œuvre, Die Geburt der Tragödie (« La Naissance de la tragédie ») est une étude de l’origine et du développement de la tragédie grecque. Nietzsche y déconstruit la perception idéaliste dominante de la culture grecque en tant que reflet de l’ordre et de l’optimisme. À cette conception, il oppose la dichotomie grecque de ce qu’il appelle les éléments apolliniens et dionysiaques. Le premier est associé à l’individualisation, au contrôle, à l’harmonie et à l’ordre ; le second, principe opposé, fonctionne comme une force chaotique, décomposition extatique de l’individualité. Jenseits von Gut und Böse (« Par-delà le bien et le mal ») est une critique féroce de la religion, de l’éthique, de la philosophie, de la science et de la politique. Nietzsche y présente un rapport « généalogique » du développement des systèmes moraux modernes, et note qu’il s’est opéré un changement fondamental dans l’histoire de la morale : l’opposition entre « le bon et le mauvais » a cédé la place à celle entre « le Bien et le Mal ».