MONOCULTURE: CASE STUDIES

© Vincent Meessen
The Intruder, 2005
Video

Dans la vidéo de Vincent Meessen The Intruder, nous assistons à une action de l'artiste dans différents quartiers de Ouagadougou, au Burkina Faso. Nous voyons l'artiste habillé de haut en bas dans une tenue faite de la fleur blanche des cotonniers, ses mains étant la seule partie visible de son corps. Nous voyons l'artiste se promener, tenant un bâton ou une canne, tandis que des observateurs dans la rue peuvent être entendus commenter cette étrange présence extraterrestre : « Hé, c'est quoi ce truc ? ». Il y a un jeu avec la blancheur, le blanc du coton, comme l'a noté l'écrivain T.J. Demos sur l'œuvre : « la silhouette présentait un spectre de peau blanche sous un masque blanc (inversant de manière ambiguë le célèbre titre du livre de Franz Fanon) ». Il y a aussi la présence de la blancheur dans le sens de l'oppresseur blanc. Bien que la tenue, réalisée par une coopérative de femmes pour l'artiste, soit une masse largement ambiguë de blanc, la tête semble avoir une grande barbe. Pour certains observateurs, elle ressemble à celle du Père Noël, mais elle possède aussi une certaine ressemblance avec celle du roi Léopold II, colonisateur belge du Congo. L'utilisation du coton, offert à l'artiste par l'un des principaux producteurs locaux du Burkina Faso, est hautement symbolique. Le coton, ou « or blanc », comme on l'appelle parfois, était l'une des ressources profondément associées à l'entreprise des colonisateurs européens dans différentes régions d'Afrique. L'apparition fantomatique de Meessen est à la fois vulnérable et menaçante, connue et inconnue, reflétant des tensions historiquement chargées lors de l'exploration de l'expérience occidentale de la colonisation comme celle de l'altérité.