MONOCULTURE | Une histoire récente

La statue de Pater De Deken suscite la controverse depuis de nombreuses années. De Deken était un missionnaire qui a voyagé en Chine et au Congo. En 1904, une statue où il domine un homme noir qui est à genoux a été édifiée en son hommage à Wilrijk. Avec son On Monumental Silences, Ibrahim Mahama adresse une critique à la statue de Pater De Deken. On Monumental Silences est une imitation en caoutchouc noir du monument édifié par Jean-Marie Hérain pour Pater De Deken en 1904. Cette nouvelle acquisition et contribution à la collection de M HKA constitue le résultat final de la réflexion artistique interactive d’Ibrahim Mahama sur la sculpture de 1904 (°1987, Tamale, Ghana, où il travaille également). Elle est conservée par Antonia Alampi pour l’espace d’exposition anversois Extra City, en collaboration avec le Middelheim Museum. En 2015, l’administration du district de Wilrijk avait déjà pourvu la statue originelle d’un panneau informatif indiquant le contexte historique, établi en collaboration avec le Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren. Les Belges occupent une place centrale dans l’histoire du Congo. Les Congolais n’ont pas voix au chapitre dans le débat historique. Tout comme durant la période coloniale, le visage blanc constitue une figure dominante. En réponse à l’absence de représentation de la voix congolaise dans le débat flamand sur le passé colonial de la Belgique, l’artiste anversoise Otobong Nkanga a récemment déclaré que nous pouvions nous rassembler autour de ces sculptures afin de développer une nouvelle réflexion par rapport aux titres et aux histoires qui y sont associés. De cette manière, le débat serait ouvert à une multitude de perspectives, plutôt qu’à une histoire unique. Le débat doit être plus inclusif. Ibrahim Mahama déclare lui-même à ce propos : « Je pense que nous devons plus prendre en considération les nouveaux choix que nous pourrions faire dans les circonstances actuelles plutôt que de pointer du doigt des circonstances historiques spécifiques. En effet, nous partageons la même histoire. »

(HW)