Jos De Gruyter & Harald Thys
La scène d’ouverture de Ten Weyngaert se déroule dans un décor typique des vidéos de De Gruyter et Thys : un intérieur dépouillé, impersonnel, éclairé par une lumière crue, dans lequel sont alignées neuf personnes, attendant en silence d’être abattues par une arme à feu.
L’inspiration de l’œuvre est le centre communautaire éponyme à Bruxelles, initialement un projet utopique où les citoyens allaient pouvoir participer à des activités en vue d’exercer leur imagination et de développer leur créativité. Aujourd’hui, le lieu est surtout fréquenté par des personnes tourmentées et a même pour effet de les isoler de la vie publique. Les acteurs ne parlent pas, mais marmonnent et rient comme des possédés. La seule voix qui résonne est celle du narrateur au ton paternel, qui raconte l’histoire d’un homme émoustillé par le fait d’écraser de ses mains des souris noires de Biélorussie. Personne n’a de nom, sauf Tim & Tom, deux gardiens qui importunent tout le monde. Les scènes alternent avec des séquences surréelles dans un espace obscur non défini, où a lieu un jeu étrange.
Ten Weyngaert s’achève comme il commence, à la différence près que les personnages ont disparu.