MONOCULTURE | Une histoire récente

Terras date de la période pendant laquelle Matthys expérimente la photographie, les polaroïds et la vidéo. La recherche des possibilités et des limites de la perception occupent une place centrale. Il tâtonne l'environnement, l'espace physique, il observe, analyse et systématise. Terras se compose d'une série de cinq photos en noir et blanc dans un cadre blanc. Elles ont été prises par l'artiste et sont présentées sur une ligne horizontale. Elles invitent à une lecture de gauche à droite, comme un texte. Chacune des photos montre une petite table et quatre chaises. L'image semble être toujours la même, avec à chaque fois un changement de position minime. Cependant, si nous y regardons de plus près, le degré d'altération des chaises suggère qu'il s'agit à chaque fois d'un ensemble différent. La clôture à l'arrière-plan et les reflets dans l'eau sont également différents sur chaque photo. En comparant les photos et en considérant la série comme un seul ensemble, les différences et les ressemblances sont mises en avant. Le classement des images dans une série fait naître de nouvelles relations. Chaque image est lue dans le contexte de l'ensemble. La cohésion offre plus de sens que la somme des informations de chaque image isolément. D'un point de vue purement formel, Terras présente un rythme dynamique, un jeu géométrique d'horizontales, de verticales et de diagonales, un staccato de chaises, de tables, de clôtures. Un mouvement dans les photos immobiles.