MONOCULTURE – ARTEFACTS

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Revolution and Nationalities (Революция и Национальности), no. 1, 2, 3, 4, 7, 8-9, 1933, 1933
Périodique

Révolution et nationalités était la principale revue de la politique nationale soviétique de 1930 à 1937. Elle abordait un large éventail de sujets, des accords internationaux à la vie quotidienne, en passant par les coutumes et la culture dans les républiques soviétiques. La culture des nationalités, élaborée en URSS sous le concept de « forme nationale, contenu socialiste », était considérée comme l’arme la plus importante dans la lutte contre l’antagonisme entre les différentes nations soviétiques elles-mêmes. Ce concept restait assez vague pour permettre au régime soviétique de mettre en œuvre des politiques telles que la latinisation des cultures islamiques traditionnelles, tout en menant campagne contre le « chauvinisme grand-russe », en soutenant les minorités ethniques et en faisant la promotion des langues locales au travail et à l’école. Dans les arts, cette politique a pris des formes encore plus particulières. Ainsi, les éditeurs et les collaborateurs de Revoliucija i nacionalnosti soulignaient constamment l’importance d’une assimilation en profondeur entre les formes littéraires nationales dans les différentes républiques. Afin de créer une culture soviétique unifiée, les écrivains étaient encouragés à surmonter « l’étroitesse d’esprit nationale », dont toute forme d’idéalisation de leur patrie, de la nature et de la vie paysanne. Après les Grandes Purges de la fin des années 1930, la politique de l’Union soviétique vis-à-vis des nationalités s’est modifiée du tout au tout : l’idée de « korenizacija » (« mise en valeur des racines ») a été abandonnée au profit d’un retour à la russification.